Qu’est-ce que le blurring ?
Définition : Le terme blurring vient de l’anglais « to blur » qui signifie flouter, brouiller. La notion de blurring désigne la frontière de plus en plus floue entre vie personnelle et vie professionnelle. Aujourd’hui, ce phénomène a pris de l’ampleur avec la généralisation du télétravail, des smartphones et des ordinateurs portables.
La généralisation des outils numériques et la possibilité de travailler de n’importe où brouille considérablement les cadres fixés au préalable. Aujourd’hui, salariés et managers ont pris l’habitude de travailler chez eux et de gérer leurs affaires personnelles sur le lieu de travail.
Certes le blurring offre une certaine flexibilité dans son organisation, mais à l’inverse, cette hyperconnexion permanente risque de rapidement devenir une addiction…
Quels sont les risques d’une hyperconnexion ?
-
-
Risques psychosociaux : L’hyperconnexion entraîne une surcharge cognitive et donc un état de fatigue mentale et physique. Le risque est d’arriver à un épuisement professionnel : course à la performance, culture de l’urgence et de l’immédiateté, caractère abstrait du travail … et donc un burn-out.
-
Troubles du sommeil : À force de sollicitations, notre cerveau n’arrive plus à décrocher, c’est encore pire en période de confinement / couvre-feu puisque nous n’avons plus les pauses essentielles qui nous apportent le recul nécessaire (voir des amis, sa famille, sortir, s’aérer, se promener …) Notre cerveau est constamment en ébullition ce qui provoque une excitation, souvent source de troubles du sommeil.
-
Sédentarité : 1 adulte sur 2 a conscience de délaisser la pratique sportive au profit de l’utilisation d’écrans connectés … La sédentarité peut amener à des douleurs physiques, des prises de poids et diverses pathologies.
-
Quel est votre rôle en tant que manager et dirigeant pour limiter cela ?
En tant que manager et/ou dirigeant, votre premier devoir est de respecter le droit à la déconnexion de vos salariés - Articles L2242-17 à L2242-19 du Code du travail : C’est-à-dire que vos salariés ne sont pas supposés être connectés aux outils numériques professionnels en dehors de leurs horaires de travail. (Plus d’informations sur le sujet : ici)
Les enjeux du droit à la déconnexion sont de faire respecter les durées maximales de travail, de garantir le temps de repos, de réguler la charge de travail, d’éviter le risque d’épuisement professionnel et de respecter la vie privée du salarié.
Pour cela, il est important de mettre en place des mesures opportunes comme déterminer la notion d’utilisation des outils numériques : quel outil pour quel type de message et à quel moment ?
Comment j’applique tout cela au quotidien ?
Je commence par réguler l’usage de mon téléphone. L’idée n’est pas nécessairement de s’en déconnecter totalement mais de diminuer son utilisation pour apprendre à s’en défaire autant que possible. Quelques astuces peuvent être mises en place dans votre quotidien pour vous y aider :
-
- On supprime les notifications qui viennent sans arrêt nous déranger et nous empêche de nous concentrer pleinement
- On apprend à ne pas répondre immédiatement
- On s’impose des moments sans (un épisode de série, une réunion, un déjeuner) … on le met le plus loin possible de soi pour ne pas être tenté d’aller le regarder
- On arrête de se coucher avec son téléphone qui ne permet pas à notre cerveau de se reposer au moment où il le devrait … finalement quoi de mieux qu’un bon réveil ?!
Je m’aère entre mes moments de connexion, je profite d’un petit tour de quartier pendant ma pause déjeuner pour reprendre un peu d’air et penser à autre chose … sans regarder mon téléphone ! Bon à savoir, marcher pendant 40 minutes 3 fois par semaine aurait des effets bénéfiques sur la mémorisation de notre cerveau !
Exemples de bonnes pratiques mises en place en entreprise :
De plus en plus d’entreprises se mobilisent pour faciliter le droit à la déconnexion de leurs collaborateurs et proposent des initiatives intéressantes :
-
- Wolskswagen a choisi de bloquer ses serveurs le soir à partir de 18h15 et le week-end pour 1000 salariés (hors manager) en Allemagne. 3000 salariés ne peuvent également plus recevoir de mails professionnels sur leur smartphone en dehors des heures de bureau !
- C’est le cas également pour l’ensemble des collaborateurs du groupe JLO qui ne peuvent envoyer ou recevoir d’e-mails en dehors de leurs plages horaires de travail puisque les serveurs sont coupés les soirs et les week-ends.
- Rakuten organise une demi-journée par mois sans e-mails pour faciliter la communication entre les salariés ! Chez PriceMinister, il y a le « Mail-less Friday » où un vendredi par mois les collaborateurs sont invités à faire une journée sans mail.
- Orange et l’Apec invitent leurs salariés à se déconnecter des outils de communication digitaux pendant 2 heures par jour.
- Le groupe allemand Daimler a lancé une opération intéressante qui consiste à effacer automatiquement les e-mails reçus pendant les congés d’un salarié. L’expéditeur reçoit une alerte l’informant que la personne qu’il souhaite contacter est en vacances, que son mail va donc être supprimé et est rediriger vers un autre contact qui pourra traiter sa demande !
- Chez MailinBlack, en dehors de heures travaillées, un mail automatique est renvoyé à l’expéditeur indiquant qu’une réponse sera apportée en temps et en heure.
Et vous, quelles bonnes pratiques conseillerez-vous à votre entreprise ? Ou peut-être a-t-elle déjà été mise en place par votre entreprise ?
Partagez-nous vos retours d’expériences !
Pour aller plus loin sur ces sujets :
- Notre formation « Manager en développant la qualité de vie au travail »
- Notre formation « Gérer son temps et ses priorités »
- Notre atelier « Déconnexion : digital détox, intégrer et mettre en œuvre le droit à la déconnexion »